Alors que je me demandais quel était le secret des mondes, j'eus cette sensation :
En chaque particule, en chaque élément se trouve l'infini.
Tout ce qui existe se rejoint en ce même infini qui relie tout.
Ainsi donc, tout se retrouve en un seul point qui n'est ni espace ni temps, qui est illimité ;
c'est le non-créé d'où tout jaillit en surface.
La vraie vie réside dans cette profondeur, dans le tout qui n'est rien, dans un seul point tenu dans le creux d'une main.
C'est comme vivre dans un monde qui n'est pas né et qui est déjà fini,
un monde qui n'a ni début ni fin ;
il est infini, intemporel, plus beau et poétique que ce qu'il paraît être dans le manifesté de sa surface.
L'origine est comme un vide d'où jaillit une infinité de formes, de couleurs, de parfums, d'expressions, de symboles.
Mais derrière ceux-là, il importe de trouver l'infini qui n'a pas de forme.
C'est le but ultime de la vie.
Et pour les êtres véhicules de cet infini, c'est la transmission de cette beauté transcendantale,
c'est le retour à soi, au Grand Soi glorieux auquel on prend part,
comme si l'on prenait part à une table et qu'on festoyait.
* * *
Qu'est-ce
que la Vie ?
La
Vie, c'est comme une fleur qui rêve de s'ouvrir,
pour
mettre à découvert le merveilleux dissimulé en elle.
La
Vie, c'est comparable à l'histoire d'une chenille :
elle
rampe sur la poussière, traverse des phases de mutation,
et, si elle y parvient,
devient
un joli papillon éternel.
Ce
qui a jadis rampé est désormais libre comme le vent.
Et
le vent n’a pas de forme, il est libre.
La
Vie, c'est comme l'amour.
Des
mots ne peuvent l'exprimer.
Car
elle est insaisissable, abstraite.
C'est
comme un rêve, ineffable.
Eh
bien donc, j'ose rêver de deux papillons à l'affût du vent,
embarqués
dans l'odyssée de la Vie,
au-delà
de l'horizon de tous les sens.
Mais
la subtilité est un chemin obligatoire.
Opposée
à la vulgarité, elle se veut poétique,
quelque
peu discrète.
La
subtilité révèle un jeu entre le tendu et le relâché,
le
révélé et le caché.
Là
se trouve l'aventure mystique, quand la Vie est poésie.
Mais
avant d'accueillir la Vie,
il
y a toujours quelque chose qui meurt,
qui
se fait néant.
* * *
Petite
vision du Paradis
J’ai glissé mon
regard par la serrure du paradis
et
j’ai aperçu des fleurs à perte de vue,
par-delà
vallées et prairies.
Qui
entrera par la bonne porte
vivra
au milieu de ces doux parfums éternels,
de
ces créatures qui ne flétrissent point et ne meurent jamais.
Pour
ne pas mourir, il ne faudrait pas être né,
comme
le Maître des Clefs
qui
demeure en tous lieux et tous temps,
n’étant
pourtant d’aucun lieu ni d’aucun temps.
Vois
les lys, mais n’en cueille aucun,
de
peur de les arracher à leur vertu.
Les
fleurs ne sont belles que là où elles sont,
à
l’état brut et sauvage.
C’est
ici la perfection.
Les
subtilités d’une âme pure me rendent ainsi,
nostalgique
du lieu des doux parfums
où
furent inventés les cœurs à l’état brut.
Ceux-là
sont aussi simples que l’eau et le vent !
Avant
d’être souillés par le monde des terres basses,
ils
étaient transparents comme de l’eau de source,
libres
d’être, comme le vent de l’amour.
Les
âmes pures restent debout,
en
dépit de toute cette mort qui menace.
Le
bas monde n’a que des murs,
des
petites fenêtres et des rêves.
Il
appartient à chacun de trouver la porte
qui
mène vers la glorieuse lumière,
au
bout du chemin que le vaillant gravit.
Il
s'élève au-delà de nos murailles
et
grimpe la montagne qui touche à l’infini.
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